Avis important à destination des sorciers

Avis important à destination des sorciers

 

Conte - Les aventures d'Arthur

Chapitre 01 - "Un monde inconnu"

Chapitre 02 - "La chute glacée"

Chapitre 03 - "La Grotte obscure"

Chapitre 04 - "L'ombre rouge"

Chapitre 05 - "Voyage à contre-courant"

Chapitre 06 - "Le miroir doré"

Chapitre 07 - "Arthur et le balai magique"

Chapitre 08 - "L'île"

Chapitre 09 - "La lutte finale"

Chapitre 10 - "La rencontre"

Chapitre 01 : "Un monde inconnu"

Il était une fois dans l’univers de FireWorld, un jeune garçon qui s’appelait Arthur. Il vivait heureux avec son papa et sa maman, joyeux comme un petit prince, dans une belle petite maison au bord du Lac Bleu. Arthur aimait passer beaucoup de temps dans sa chambre, à observer toute la nature qui l’entoure et à peindre ce qu’il voyait : la forêt à l’horizon, les grenouilles mauves, les prés aux licornes, les lions zébrés,...

Depuis peu, pourtant, Arthur, d’un tempérament très discret, observe chez sa maman des comportements étranges, bien différents d’autrefois. Petit garçon gourmand, il dévore les pâtisseries qu’elle confectionne régulièrement. Mais depuis quelques temps, ses douceurs sucrées se font rares. C’est surtout la veille au soir, en débarrassant la table du souper, qu’Arthur remarque les maladresses répétées de sa maman : le verre qui tombe à terre, la fourchette qui dérape, la pomme qu’elle n’arrive plus à éplucher. C’est même papa qui la remplace pour acheter les légumes du marché.

Inquiet, seul dans sa chambre, se posant beaucoup de questions, Arthur accoudé à sa fenêtre, aperçoit au loin deux points brillants approcher. Progressivement, une silhouette se dessine. Alors se pose sur le rebord de la fenêtre un superbe hibou au pelage beige et aux yeux dorés. Ella tient d’entre son bec un rouleau. Etonné et légèrement effrayé, Arthur ouvre délicatement la fenêtre. Le jeune garçon détache le parchemin du bec du rapace. Déployant ses ailes, Ella repart aussi mystérieusement qu’elle était arrivé. Encore sous le choc de cette étrange rencontre, Arthur déroule la feuille de papier. Il y découvre la reproduction d’une carte dont les contours font référence à une tête de  dragon. Arthur pense y reconnaître son village, le Lac bleu, la forêt et à l’opposé de la carte une île dénommée Myéland. Au bas du parchemin, un petit message s’inscrit sous les yeux du jeune garçon. « Cher Arthur, si tu veux des réponses à tes questions, rejoins-nous sur l’île de Myéland. Leïla & Elliot. »

Déterminé à comprendre les difficultés physiques de sa maman, Arthur enroule la carte, la glisse dans son sac à dos contenant quelques provisions, et muni de sa lampe de poche, quitte la maison à pas de loups.

Chapitre 2 - "La Chute Glacée"

Arthur commence à traverser avec haleine et difficulté la contrée qui se dessine devant lui. Le jour n’est pas encore levé. Ne se sentant pas en sécurité dans la nuit noire, il décide de contourner la forêt par le premier chemin de pierre qui serpentait devant lui : la seule route éclairée par la lune. L’hiver commence. Les températures sont négatives. Arthur manque de force et lutte contre le froid. Cette situation désagréable le fait penser à sa maman et à ses tremblements qui lui font tomber la vaisselle. Après plusieurs heures de marche, Arthur hésite ! Ne devrait-il pas rebrousser chemin pour rentrer chez lui ? Se sentant perdu, le jeune garçon consulte alors la carte. Un nouveau message s’inscrit sur le papier. « Cher Arthur, ta quête sera longue et périlleuse. Mais ton courage sera ta force. Il te faudra arriver maintenant au pied de la Montagne à la Chute Glacée. »

Arthur prend son courage à deux mains et se remet en voyage, convaincu de trouver des réponses à ses questions. Après plusieurs kilomètres, se dresse devant lui une ferme aux animaux étranges. La fluorescence des plumes l’amène à repérer les autruches. Le bruit assourdissant des trompes lui permet de reconnaître les éléphants au bord d’un lac gelé. Le froid l’engourdissant, le jeune garçon décide de pénétrer dans la grange pour s’y réchauffer et passer la nuit.

A l’aube, Arthur est réveillé par un bruit mécanique. En sursaut, il quitte la grange pour se retrouver nez à nez avec un étrange homme au nez pointu. Ce-dernier lui demande : « Ô jeune garçon, que fais-tu ici ? » Paniqué, Arthur répond : « Je veux aider ma maman et pour cela je dois me rendre au pied de la montage à la Chute Glacée. » Surpris, le fermier répond que cette route est très longue et qu’il lui faudra plusieurs jours pour y arriver. L’homme lui demande de le suivre. Sur leurs quelques pas, Arthur l’observe. Le fermier boite, comme sa maman... Il remarque aussi l’absence des Autruches et des éléphants. Etonné, Arthur reste muet et continue à suivre le fermier jusqu’au silo, situé derrière la ferme, où le bétail attend pour manger. Arthur propose spontanément son aide.

En échange, le fermier lui propose un moyen de transport inattendu : son autruche la plus rapide, Sonic. Arthur la monte et s’y cramponne pour une traversée de la forêt à la vitesse de l’éclair. Le trajet défile devant lui, avec une telle rapidité, qu’il doit s’agripper de toutes ses forces au cou de Sonic. Au bout d’un certain temps, ils se retrouvent tout deux face à une impressionnante Chute Glacée. Après une tendre caresse, Arthur prend congé de Sonic. Désormais seul, il regarde avec fascination la masse d’eau gelée, s’interrogeant sur les suites de son voyage. Le jeune garçon entend alors un houlement mélodieux, semblant venir du sommet…

Chapitre 3 - "La Grotte obscure"

Intrigué par ce qu’il vient d’entendre, Arthur souhaite s’approcher du houlement mélodieux provenant du sommet de la Chute Glacée. Décidé à savoir d’où il provient vraiment, il emprunte le petit chemin fait de cailloux et de terre qui le conduit au sommet de la montagne. La route est sinueuse, le jeune garçon doit concentrer toute son énergie et sa force pour ne pas trop s’épuiser et glisser. Il associe cette expérience aux réalités physiques de sa maman : elle si vite fatiguée et épuisée ; elle dont les pas sont parfois lents et instables.

Après plus de trois quarts d’heure, Arthur arrive au-dessus de la Chute Glacée, exténué. Posé sur l’une des branches du seul arbre tenu au sommet, il y retrouve Ella le hibou. Il s’en approche lentement, à la fois curieux et fasciné de le croiser à nouveau. Mais une fois arrivé au tronc de l’arbre, Ella s’envole, sans que le jeune garçon ne puisse réagir. A cet instant précis, il sent comme un léger mouvement dans son dos. Il tourne la tête et dépose son sac à dos sur le sol, comme si quelque chose s’en agitait de l’intérieur. Inquiet, Arthur le dénoue. Il voit alors la carte se mouvoir. La dépliant, un nouveau message apparait: « Cher Arthur, pénètre à l’intérieur de la Grotte Obscure. Tu dois la traverser pour atteindre le site des Montagnes Jumelles. Leïla et Elliot. »

Reprenant sa respiration, le parchemin dans la paume de sa main droite, Arthur se rapproche de la grotte, apercevant une ouverture. Comme quémandé par Leïla et Elliot, il y pénètre. Quelque peu apeuré de traverser l’inconnu, il sursaute une poignée de seconde, prenant conscience de la fluorescence de la carte. Le garçon avance à pas décidés mais lents, se cognant parfois aux cavités rocheuses. Il y fait froid et humide. Il ne voit pas grand-chose, juste parfois, quelques stalagmites et stalactites, de manière floue, dressées devant lui comme un épais brouillard. Il manque aussi de glisser quelques fois. Ce passage peu sûr lui fait repenser à sa maman et au but de son périple. Lors d’une grande crise, elle se plaint de voir trouble. Il doit trouver des réponses aux symptômes dont elle souffre.

Après plusieurs heures de marche intensive, éclairé partiellement par la carte, Arthur arrive à un embranchement. Il stoppe net. Il se demande quelle direction emprunter. Il ne sait pas, il est perdu. Il entend alors des petits couinements aigus. Il tourne son regard dans tous les sens jusqu’à apercevoir une petite chauve-souris. Ses ailes semblent coincées entre deux petites roches. D’instinct, Arthur décide de l’aider à s’en dégager. Retrouvant alors la mobilité de ses ailes, la chauve-souris pivote trois fois au-dessus de la tête du jeune garçon, puis se positionne face à Arthur, le fixant un moment avant d’emprunter le couloir de gauche. Le jeune aventurier, toujours songeur à la direction qu’il doit à présent emprunter, décide de suivre la bête.

Le chemin continue sur plusieurs kilomètres. Les heures passant, Arthur aperçoit une petite lueur, grossissant au fil de ses pas. C’est ainsi qu’il trouve la sortie de la Grotte Obscure, laissant la chauve-souris derrière lui. Des petits couinements plus mélodieux accompagnent le déploiement de ses ailes. Ils se quittent ainsi, heureux d’avoir pu mutuellement se rendre service. Après quelques secondes d’éblouissement, Arthur consulte la carte qu’il tient toujours entre ses mains. Sa fluorescence disparue, une nouvelle partie se dévoile: deux montagnes jumelles et un village. Devenant un aventurier prêt à rejoindre le monde des apprentis sorciers, Arthur redresse la tête prenant conscience qu’aucun village n’existe. Seules se dressent devant lui les célèbres Montagnes Jumelles.

Chapitre 4 - "L'ombre rouge"

Au sommet des Montagnes Jumelles, Arthur s'interroge toujours sur le village dessiné sur la carte mais qu'il ne distingue pas encore. Décidé à percer ce nouveau mystère, il se convainc de descendre les montagnes afin de prendre la direction d'un éventuel village. Plus il entreprend le sentier, plus le climat lui semble hostile. La température augmente, le chemin fait de pierre laisse place progressivement à du sable chaud presque brulant. Il comprend que pour pouvoir atteindre le village, ce sera une véritable traversée du désert.

Le jeune garçon marche, encore et encore. Une véritable soif le gagne. Son pouls s'accélère. Il ouvre sa gourde, presque vide, pour boire les quelques gouttes d'eau restante. Il lui faudra vite arriver à bon port, s'il veut se réapprovisionner et ne pas se déshydrater. Pour se protéger du soleil, il sort de son sac à dos une casquette orange sur laquelle est représentée deux croissants de lune bleue, l'une dessinée à l'endroit, l'autre à l'envers.

Après plusieurs heures de marche, très exténué, Arthur aperçoit enfin l'entrée du village que désignait sans doute la carte. Il pénètre la haute palissade de pierre et épuisé, s'écroule devant la première habitation qu'il voit. Il comprend alors encore mieux les conséquences de la chaleur sur sa maman : ses périodes de lourde fatigue.

Evanoui, Arthur rêve d'une jeune fille. Ses beaux yeux bleus se posent sur son visage. Un chapeau pointu, portant à l'identique les deux croissants de lune dessinées sur sa casquette, recouvre sa longue chevelure brune. D'une voix douce et réconfortante, elle lui murmure : « Petit Arthur, tu es courageux d'être arrivé jusqu'ici. Pour continuer ta quête, il te faut rejoindre le château. Laisse-toi guider par les gens de ce village. »

Le petit aventurier reprend ses esprits. En ouvrant les yeux, il se retrouve étendu sur un canapé ; à ses côtés un garçonnet lui tend une bouteille d'eau. Le remerciant, Arthur demande de pouvoir remplir sa gourde. Par la même occasion, en la prenant dans son sac à dos, il en ressort la carte. La dépliant, il voit transcrit le message entendu dans son rêve. Il comprend ainsi qu'il ne s'agissait pas uniquement d'un songe mais bien d'une indication supplémentaire pour la poursuite de son aventure. "Y aurait-il un château dans la contrée où tu habites ? Je dois absolument m'y rendre., confie Arthur." "Il y a bien un château, mais à pied tu en auras pour plusieurs jours. Trouve un bateau qui puisse t'y conduire, ce sera ton moyen le plus court et le moins dangereux. Au bout du village, la traversée du désert se poursuit, et je ne te conseille pas de l’entreprendre seul."

Arthur suit les conseils du garçonnet et se dirige seul vers le port, son sac à dos muni de quelques provisions. Une ombre rouge apparait lui coupant net son avancée. Le jeune aventurier, stoïque, l'écoute, apeuré: Si tu entreprends ton grand voyage au travers de la mer, je ferrai tout pour t'arrêter.".

Effrayé et téméraire à la fois, le jeune garçon traverse l'ombre de part et d'autre et embarque à toute vitesse sur le premier bateau qui se présente devant lui. L'embarcation terminée, le bateau s'éloigne du port, issant les voiles brodées d’un dragon rouge.

Chapitre 5 - "Voyage à contre-courant"

Le bateau ayant pris le large, Arthur s’est accoudé sur la longue balustrade et, fixant un oiseau de passage, il aperçoit la grande voile brodée d’un dragon rouge. Se souvenant de l’ombre rouge qui avait tenté de lui barrer chemin, très vite, Arthur comprend qu’il a embarqué sur le mauvais voilier et que la  traversée de l’océan sera parsemée d’embûches.

Le petit garçon s’interroge alors: de qui est composé l’équipage? Qui sont les passagers? Où le bateau va-t-il le conduire? Tentant de trouver réponse à ses questions, Arthur décide de descendre dans les cales. Il tombe nez à nez avec une armée de drôles de petites créatures. Ils sont petits, menus, à la chevelure ébouriffée de couleur rouge foncé et à la peau toute rose. Au premier abord, ils ont l’air étrange. Arthur fait vite le lien avec les difficultés de sa maman. Certaines de leurs réactions semblent similaires: l’un est fatigué, l’autre titube, un troisième crie de douleur, un quatrième porte de grosses lunettes. Un seul manifeste peu de difficultés. Il s’approche d’Arthur et lui demande: «Pourquoi as-tu embarqué sur ce navire? Nous sommes de petits sepiens condamnés à vivre le trouble que nous a désigné Sepfire, le terrible dragon rouge. Toi, tu sembles si jeune et en si bonne santé. S’il te surprend ici, tu risques de ne jamais pouvoir rentrer chez toi.» Arthur répond: «Je suis monté sur le premier bateau que j’ai vu, effrayé par une vilaine ombre rouge. J’ai soudainement l’impression que cette ombre n’était autre que celle du dragon dont tu me parles et qu’elle a tout fait pour m’attirer dans ses filets. Où allez-vous? Comment puis-je sortir d’ici?»

«Nous ignorons où nous allons. Seul Sepfire connait notre
destinée. Il décide de tout, nous ne sommes que la traduction de son mal. Sais-tu où tu dois aller? lui demande le Sépien».
Spontanément, le jeune garçon toujours muni de son sac à dos, ressort la carte magique. Cette fois, elle clignote. Arthur la déroule totalement et voit apparaître un nouveau message: « Arthur, tu dois vite te diriger vers le Château du Druide Boïg. L’heure presse!! Tu n’as plus beaucoup de temps! »

Chapitre 6 - "Le miroir doré"

Entendant les cris du dragon, les Sepiens proposent à Arthur de se cacher au fond des cales. En suivant les conseils des petites créatures rouges, le jeune garçon découvre une pièce étrange, très éclairée, blanche, regorgeant de miroirs en tous genres. Il se voit sous différentes formes : carré, ovale, petit, gros. Il pense soudainement à sa maman qui doit avoir son petit ventre tout arrondi. La vielle de son départ, elle lui avait annoncé l’arrivée prochaine d’un petit frère ou d’une petite sœur. Il se demande alors si sa maman se porte bien.


Un lourd bruit résonne. Le dragon se rapproche ! Sepfire se tient devant les Sepiens. « Auriez-vous vu un petit garçon ? Je suis persuadé qu’il se cache ici. Nous devons l’empêcher de se diriger vers le château du druide Boïg ! »

Paniqué, Arthur renverse un miroir. Le bruit fracassant du verre alerte Sepfire de sa présence. Le jeune garçon se sentant piégé, sans issue dans la cale, recule, et le souffle coupé, s’appuie sur un grand miroir doré. Une force mystérieuse l’aspire.

Un long moment se passe. Arthur se réveille au milieu d’une pièce blanche, complètement vide, sans miroirs. Il s’inquiète de savoir où il a atterri. Il regarde tout autour de lui. Mur après mur, il n’entrevoit aucune sortie. S’inscrit alors sur l’un d’eux, la phrase : « Tu as échappé de justesse à Sepfire. Appelle 3 fois « Boïg » et l’issue s’ouvrira à toi. » Arthur s’exécute.

Une lourde porte en bois se dessine droit devant lui. Des blocs gravés et imbriqués dans le bois semblent mélangés. Le jeune aventurier comprend qu’il doit les remettre dans l’ordre pour que la porte s’ouvre. Il s’élance dans l’épreuve. La sueur perle son front. Au fur de ses essais, deux figures se dessinent. Arthur reconnait le visage féminin. Il a rêvé d’elle. Il avait entendu parler d’eux. Il avait reçu leurs messages. Cette fois, Arthur s’en rapprochait. Leïla et Elliot ne sont plus très loin. Les deux  petits sorciers vont pouvoir aider Arthur à aller au bout de son aventure.

Chapitre 7 - "Arthur et le balai magique"

La porte s’est entrouverte. Arthur parcourt un étroit et long couloir sombre qui se dessine devant lui. Dans la foulée, il trébuche sur un balai et voit, au sommet du manche, deux croissants; le même sigle dessiné sur le chapeau de Leïla lors de sa dernière vision. Arthur se redresse, puis reprend sa marche. Il ressent une étrange présence le suivre. Intrigué, il se retourne sans constater le moindre signe de vie. Il accélère la cadence, pressentant inlassablement le danger se rapprocher. Le jeune garçon jette un œil à nouveau derrière lui. Rien! Il poursuit malgré tout son chemin, le regard en coin. Subitement, Arthur sent un lourd coup lui tomber sur le crâne. «Aïe!», s’écrit-il.

Assommé, des étoiles tournent devant ses yeux, lorsque le jeune aventurier aperçoit le balai dressé devant lui, seul, droit comme un I. Il tente de le saisir. Mais le balai, plus rapide, décolle et l’entraîne dans son envol. Arthur s’y agrippe de toutes ses forces, apeuré, tentant de le maîtriser, par crainte de tomber.

Sa maman, excellente cavalière, lui revient en mémoire. Depuis quelque temps, elle ne monte plus à cheval. Elle a abandonné sa passion. Arthur comprend mieux pourquoi: déséquilibres, perte de sensation, manque de force, en sont sans doute les raisons. Pourtant, il est persuadé qu’avec un peu d’entraînement, elle pourrait reprendre l’équitation, en douceur.

Enfin stabilisé, Arthur se laisse guider par le balai qui plane vers une fenêtre ouverte et fonce droit dans les nuages. Après un long moment, le balai semble ralentir, comme cherchant un lieu d’atterrissage. Il perçoit au loin ce qui semble être une île, un volcan, un village, qui se confondent encore un peu dans le paysage. Arriverait-il à Myéland?

Piquant vers le bas, le balai s’arrête et prend place près d’une oasis. Arthur tend la main pour se rafraîchir, quand apparait à la surface de l’eau, un message. «Il s’agit de ta dernière étape pour rejoindre l’île de Myéland. Déniche vite le moyen d’y accéder et rejoins-nous. Myéland est au pied du volcan. Sois prudent. SepFire n’est pas très loin. Signé Leïla et Elliot.»

L’oasis disparait et quand Arthur se retourne, le balai n’est plus là. Tout est vide devant lui… tout ou presque…

Chapitre 8 - "L'île"

Arthur traverse un épais brouillard. Un impressionnant volcan se tient de l’autre côté de la rive. De la fumée s’en dégage. Un vent violent dessine sur le sable un message «Tu arrives droit au but. Tu dois rejoindre l’île de Myéland, au plus vite. Il te faut des forces pour affronter Sepfire, alors n’oublie pas de te nourrir.» Sans trop savoir comment rejoindre l’île où se situe le cratère volcanique, le jeune aventurier avance avec détermination.

Le vent se fait plus insistant. Arthur n’arrive plus à marcher. L’image de sa maman, paralysée durant une poussée, s’inscrit dans sa mémoire. Son état de faiblesse, ses douleurs, sa perte de sensibilité dans les jambes; tout cela il s’en souvient, sans savoir encore qu’il s’agissait de la Sclérose en Plaques. Aujourd’hui, même si sa marche est plus lente et fragilisée, sa maman a retrouvé l’usage partiel de ses jambes.

Soudain, une rafale impressionnante se transforme en un tourbillon et creuse dans le sable un précipice noir et profond. Arthur s’y enfonce. Il ne sait pas lutter et perd connaissance. Il a juste le temps de crier à l’aide. Mais personne n’est là pour l’entendre.

Quelques instants se passent. Le jeune aventurier, qui s’est senti aspiré dans une grande descente, telle celle d’un gigantesque toboggan aquatique, se retrouve allongé sur une plage de sable doux, finement dorée et très illuminée. Retrouvant ses esprits, son regard croise un petit filet flotter au bord de l’eau. Le jeune garçon entend le grognement du volcan, qu’il perçoit davantage. «Je suis sur l’île!» Il y fait étrangement calme, seul le flot des vagues chantonne devant lui. Arthur tire le filet et en sort un lot de victuailles: du jambon, des olives, une bouteille d’eau, des céréales, de l’ananas, de la noix de coco, du poisson,…

Le ventre bien rempli, légèrement craintif, Arthur reprend l’aventure, droit vers le volcan. Le grognement devient plus lourd, la route étroite et pentue.

Ainsi, il marche des heures durant, quand subitement vole au-dessus de lui, celui qu’il connait, Ella le Hibou.

«Ne te décourage pas petit, toi seul peut réussir ce grand périple. Tu touches au but. Je vais t’accompagner jusqu’au sommet. D’où je suis, je guette le danger venir à toi».

Chapitre 9 - "La lutte finale"

Arthur et Ella sont au pied du volcan qu’ils doivent escalader pour continuer leur route. Plus ils approchent du cratère, plus la chaleur et la fumée sont omniprésentes. Arthur respire difficilement malgré les battements d’ailes d’Ella pour le rafraichir; ses brefs arrêts ne suffisent plus à récupérer son souffle. Il atteint enfin le bord du cratère, épuisé. Tout paraît calme et tranquille.

Il aperçoit le mouvement de la lave et ne voit qu’un seul chemin praticable: un pont qui traverse le cratère. Rassemblant ses forces, il entame sa marche. A mi-chemin, il entend un bruit sourd sous ses pieds. Il remarque avec stupeur davantage la lave s’animer et se diriger vers lui. La panique le cloue sur place; l’irruption n’est plus le seul danger. Surgissant de la lave, dressé avec fierté devant le jeune aventurier: Sepfire fait son retour!

Le terrible dragon fonce sur Arthur qui court difficilement pour franchir le pont et éviter les flammes. Arrivé au bord du cratère, il n’en peut plus, ses forces l’abandonnent et sa vue se trouble. Comme sa maman, il ne voit plus clair. Sepfire fonçant sur lui, il se protége partiellement d’un coup de patte dévastateur lui entaillant le bras droit et le faisant chuter le long du flan du volcan. Arthur ressent la dureté de la roche qui lui broie les os. La poussière et la fumée écrasent ses poumons. Dans la douleur, il distingue le dragon volant à nouveau à toute vitesse en sa direction. Il croit sa fin arrivée lorsqu’il percute le sol; les flammes vont l’emporter pour son dernier voyage.

Un terrible grognement se fait entendre! Ella se dresse devant le dragon et le griffe à l’œil. Le balai magique a rejoint le combat et martèle la tête de la féroce bête. Arthur n’en croit pas ses yeux. Le balai lui ordonne de se cacher.

Le jeune garçon s’exécute, trouvant après plusieurs mètres une grotte où s’abriter. Il est couvert de poussière. Le bras blessé, il pense à ses deux camarades, affrontant Sepfire dans une lutte finale. Son parchemin vibrant alors, il le déroule: «Plus que quelques pas pour nous rejoindre Eliot et Leïla».

Chapitre 10 - "La rencontre"

Arthur sort prudemment de la grotte sans entendre de bruit. Sanglotant et pensant au sacrifice d’Ella et du balai magique, il emprunte le chemin devant lui en fixant une maison à l’horizon.

Il avance, exténué, avec pour seule envie de résoudre l’énigme l’ayant conduit ici. Il est presque inconscient quand une aide inespérée surgit. Le balai, qu’Arthur pensait brûlé, l’envole jusqu’à son objectif.

Le voyage secoue un peu l’aventurier qui se retrouve rapidement devant la porte de la maison. Il frappe 3 fois. La porte s’ouvre. Arthur emprunte un long couloir atteignant une pièce où l’attendent… Elliot et Leila… Enfin!

Arthur les regarde puis prend la parole.

« - Pourquoi m’avoir attiré ici?

- Tu semblais perdu. Il te fallait en apprendre davantage sur la SEP de ta maman, lui répond Leïla.

- Maintenant tu comprends ce qu’elle peut vivre: les douleurs et ses limites, ajoute Elliot. »

Arthur pense à toutes ses épreuves et au dernier combat contre Sepfire.

« - Avez-vous des nouvelles d’Ella?

- Ella va bien. Elle se repose, lui assure Leïla. Avec l’aide du balai magique, elle a battu le puissant Sepfire.

- Il est…?

- Non, il n’est pas mort. Nos amis l’ont désarmé mais pour un temps seulement. Un jour, il reprendra des forces et reviendra.

- Alors nous n’aurons jamais la paix?

- Il continuera à vivre mais les habitants de Fireworld lutteront toujours contre lui. Tout comme ta maman, grâce à la volonté et aux remèdes. »

La conversation terminée, Arthur se rend au volcan pour constater lui-même la disparition de Sepfire. Du haut du cratère, il n’aperçoit pas le dragon. Il se penche davantage et perd l’équilibre, plongeant, dans un cri d’horreur, vers la lave bouillonnante.

Arthur se redresse brusquement, le front perlé de sueur et tremblant de tout son corps. Il réalise avec stupeur et soulagement qu’il est allongé dans sa chambre. Tout cela n’était-il qu’un rêve? Alors, il se dirige vers la fenêtre et est sur le point de l’ouvrir lorsqu’il remarque par terre une plume d’oiseau beige : «- Ella?!»

Le jeune garçon s’apprête à la ramasser quand la voix de sa maman parvient à ses oreilles : «- Arthur, quelqu’un est là pour toi.»

Fin des aventures d'Arthur... Enfin qui le sait vraiment ?...

  • Dessine-nous la partie que tu as aimé dans l'histoire. Tous les dessins qui nous parviendront seront publiés sur le site et le meilleur paraîtra dans ton JDM.
  • La suite dans le prochain numéro :-)

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